Création des dissecteurs anatomistes royaux (1595)

En août 1595  » Edict du Roy Henry quatriesme portant érection et création de dissecteur anatomiste royal en l’Université au nom de maistre Barthélemi Cabrol à Lyon au mois d’aoust mil cinq cents nonante bien certifié enregistré au tiers des privilèges et restant originalement au pouvoir du dit Cabrol, y ayant une copie collationnée au sac des régence par poste « .
Cabrol (1529-1603) fut nommé à cette charge de premier démonstrateur royal d’anatomie, avec 100 écus de pension et les droits des gants et dragées des gradués de l’Université. De religion protestante, il épousa Jeanne Rondelet mère du professeur Rondelet. Il fut le chirurgien attitré du duc Anne Montmorency (1493-1567) gouverneur du Languedoc. La caractéristique de ce démonstrateur était qu’il n’était pas médecin et en conséquence il n’avait pas le droit de porter l’habit traditionnel. Cette incursion d’un chirurgien pour enseigner l’anatomie n’aura pas de suite et ce n’est qu’au XVIIIe siècle que d’autres chirurgiens pourront accéder à cet enseignement de la discipline. La pratique de cette anatomie par ces démonstrateurs (anatomiste royal, dissecteurs anatomistes) obéissait à une organisation spécifique puisque le cadavre était disséqué en amphithéâtre d’anatomie après que l’enseignent ait fait un cours. En raison, du petit nombre de cadavre mis à dispositions, il s’agissait au cours de ses démonstrations de dissection globale sur toutes les régions afin de pourvoir tirer le maximum de cette mise à disposition du cadavre.

Il a laissé un petit manuel d’anatomie à l’usage des étudiants, ainsi qu’André du Laurens, professeur vers 1610, qui a publié une anatomie renfermant la description de toutes les parties du corps humain, et aussi exacte qu’il était possible à cette époque.

Le successeur de Cabrol fut Gariel qui à l’occasion d’une dispute (concours) entre quatre candidats fut nommé le 9 mars 1604. Le successeur de Gariel en raison des émoluments qui pour l’époque étaient substantiels sera une raison de favoritisme familial et les futurs successeurs auront une parenté plus ou moins directe avec leurs prédécesseurs, ainsi en 1625 Thierry Haguenot était le gendre de Gariel et en 1644 sera nommé Honoré Haguenot qui était le fils du précédent. En 1649 la charge sera attribuée à son cousin Jean Nissole qui en 1689 fera nommer son fils Pierre Nissole jusqu’en 1726. Le successeur de Nissole fut Jean Soullier jusqu’en 1749 qui sera remplacé par Thomas Goulard jusqu’en 1784 qui sera lui-même remplacé par Jean Baptiste Laborie jusqu’en 1792.

Louis Laborie (1730-1795) professeur au collège royal de chirurgie de St Côme à Montpellier, démonstrateur royal d’anatomie, à l’université de médecine, professeur d’accouchement et de gynécologie à l’école de santé de l’an III (1794) fit paraître en 1770 un ouvrage en sept volumes sur l’histoire de l’anatomie et de la chirurgie. Il peut être considéré comme un très grand ambassadeur de l’école d’anatomie. Au XVIIIe siècle dans toutes les écoles et faculté d’Europe, l’anatomie sera enseignée d’après la dissection et fera partie du programme obligatoire des études médicales et chirurgicales.